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Marcel Marceau, le magicien du silence

Marcel Marceau, né Marcel Mangel, aurait eu 100 ans en mars 2023. Le plus célèbre mime français, de renommée mondiale, avait écrit à 29 ans son autobiographie, intitulée Histoire de ma vie, à l’instar de son idole Charlie Chaplin. Ce récit, qui parcourt de 1923 à 1952 les années d’enfance, de jeunesse, l’entrée dans la Résistance et la formation théâtrale, était resté sagement conservé dans sa chemise grise cartonnée d'origine jusqu'à ce que ses deux filles, Camille et Aurélia Marceau, nous fassent ce remarquable cadeau.
Marcel Marceau, le magicien du silence

 

Agrémenté d’une iconographie magnifique, d’extraits de textes au goût de poésie, de dessins au crayon ou d’aquarelles, puisés dans les archives familiales, le récit de leur père redouble de vie. Bip, son alter ego, est avec nous, au fil des pages : visage peint de blanc, yeux noirs, bouche rouge, maillot rayé, haut-de-forme et fleur rouge sur la tête. Avant lui, il y a Marcel, qui vit une enfance heureuse auprès de son père Charles à la stature imposante, redouté et adoré, sa tendre mère Anna et son frère aîné, Simon.

Il est né à Strasbourg, mais a vécu quelques années à Lille avant de retourner en Alsace. Sa première séance de cinéma est une révélation : sur l’écran, il découvre Charlot qu’il n’aura de cesse d’imiter en toute occasion.

 

Les années trente s’assombrissent.

À  14 ans, en 1937, Marcel écrit un roman sur la guerre d’Espagne, Terre espagnole , illustré de sa main. Deux ans plus tard, toute l’Alsace est évacuée, la famille part en exil, près de Périgueux puis à Limoges où Charles trouve un emploi de boucher. Marcel joue dans de nombreuses représentations théâtrales. Bientôt surgit le temps des rafles, la fin de la zone libre. Sur les traces de son frère Simon et de son cousin Georges Loinger, Marcel rejoint la Résistance. Il s’est choisi le pseudonyme de « Marceau », en référence à un vers de Victor Hugo sur ce général des campagnes napoléoniennes. Son nom pour la vie.

Il n’a pas 20 ans quand il met ses talents de dessinateur pour contrefaire des cartes d’alimentation, accompagner des familles ou des enfants juifs vers la Suisse ou faire le moniteur de théâtre dans différentes maisons gérées par l’OSE, l’Œuvre de Secours aux Enfants. C’est ainsi qu’un jour, il se rend à Sèvres, en banlieue parisienne, dans une maison qui abrite des enfants juifs, tenue par une résistante et pédagogue, Yvonne Hagnauer. Par son art, il leur apporte joie et réconfort, éloigne pour un moment précieux leurs angoisses.

Profitant de se trouver près de Paris, il s’inscrit aux cours de Charles Dullin, puis suit l’enseignement du grand mime Étienne Decroux. Une rencontre décisive pour Marceau comme celle de Jean-Louis Barrault, dont le personnage de Baptiste, dans Les enfants du paradis, le subjugue. Rôle qu’il interprétera plus tard au théâtre, quand il rejoindra la troupe Renaud-Barrault.

Le 11 février 1944, son père est arrêté par la Gestapo dans sa boucherie à Limoges, déporté en mars et gazé à Auschwitz dès son arrivée. Cette absence va le hanter à jamais.

Après la libération de Paris, Marcel Marceau s’engage dans l’armée du général de Lattre de Tassigny jusqu’en Allemagne. Démobilisé en 1946, il entre dans la compagnie Renaud-Barrault.

Il naît une seconde fois, le 22 mars 1947. Bip fait sa première apparition au Théâtre de Poche, à Paris. La suite est connue. Le magicien du silence devient une star mondiale. Ce choix de la pantomime se double du silence des disparus. « Bip reste au-delà des races, des nationalités, des préjugés, un frère silencieux pour tous les êtres qui peuplent notre terre […]» écrira-t-il dans un programme du One Man Show, en 1978.

Il s’est envolé vers les étoiles sur les ailes d’un papillon, le 22 septembre 2007, le jour de Yom Kippour.

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