Né le 1ᵉʳ juin 1937 à Piotrków Trybunalski au centre de la Pologne, Israël Meir Lau est le 3ᵉ fils du Gaon rabbi Moshé Haïm Lau (zal) et de la rabbanit Haya (zal) fille du Gaon, rav Simha Frankel Teomim, plus connu sous le nom du rav de Skavine. Dans les deux familles réunies, on compte 38 générations de rabbins — tous plus éminents les uns que les autres — qui se sont succédé sans interruption pendant 1000 ans.
Grand-rabbin de Tel-Aviv de 2005 à 2017 et ancien grand-rabbin ashkénaze d’Israël de 1993 à 2003, il a rédigé cette autobiographie alors que l’on célébrait le soixantième anniversaire de la libération de Buchenwald. Sa survie relève du prodige, sa noble ascendance impose le plus grand respect et son parcours provoque la stupéfaction.
Pour tout cela, Loulek est bien plus qu’un récit sur la survie d’un enfant juif dans les heures les plus sombres que traversa son peuple. Le livre rapporte les souvenirs du Rav Meir Lau, alors surnommé Loulek, sa survie miraculeuse, aussi bien physique que spirituelle, son enfance et son adolescence, seul, sans parents ni maison « J’y fais aussi le récit de mes rencontres avec des personnalités illustres — juives ou non juives — qui, de près ou de loin, ont souligné le miracle de ma survie et de celle de mon peuple. La libération après la fournaise ardente, mon installation en Israël et la reconstruction après le génocide » précise l’auteur dans son avant-propos.
Oui, ce livre marque, car, outre la douloureuse odyssée qui mena le petit garçon de trois ans du ghetto de Piotrkow jusqu’à Buchenwald, puis de Ecouis jusqu’en terre d’Israël, il est truffé des étincelles de lumière qui ont contribué à maintenir en vie cet être choisi par le destin, diront certains protégé par le mérite de ses ancêtres, diront d’autres, ou tout simplement par la providence divine, étonnamment dévoilée tout au long de sa vie.
Loulek est un livre si dense, si généreux en précieuses informations sur la vie des communautés juives de Pologne et sur le jeune état juif qu’il nécessiterait presque plusieurs lectures.
C’est alors que l’on découvrira, dans toute son ampleur, le second héros de l’histoire : Naftali, dit Toulek, le frère de l’auteur qui respecta à la lettre la lourde mission sacrée confiée par leur père avant qu’il ne soit déporté à Treblinka et consistant à sauver coute que coute Loulek, le dernier maillon d’une chaîne millénaire de sages de la Torah.
À peine âgé de 16 ans, Naftali qui deviendra plus tard consul général d’Israël à New York, resta fidèle au risque de sa propre vie à sa promesse et réussit à sauver l’enfant de Buchenwald pour le mener en Israël dont il devint le grand rabbin.