Le négationnisme et la banalisation de la Shoah occupent une place centrale dans l’idéologie radicale et antisémite diffusée par le Hamas depuis sa création à la fin des années 1980. S’inscrivant dans une tendance révisionniste répandue dans le monde arabo-musulman, portée par des intellectuels comme Roger Garaudy ou Mahmoud Abbas, le Hamas rejette purement et simplement la réalité de l’extermination des Juifs par les nazis.
Sa charte fondatrice qualifie ainsi la Shoah de « prétendue » et « mythique », dans le but de nier toute légitimité historique à l’Etat d’Israël. La propagande du Hamas, à travers ses discours, ses médias, son iconographie, véhicule par ailleurs une image profondément déshumanisante des Juifs, dépeints comme maléfiques et diaboliques. Ce processus de diabolisation, associé à la négation de la Shoah, vise à légitimer idéologiquement le terrorisme du Hamas contre les civils israéliens, présentés comme une menace absolue qu’il faut éradiquer. L’antisémitisme radical du Hamas a largement contribué à banaliser les discours de haine et les préjugés antijuifs dans le monde arabo-musulman.
Dès sa charte fondatrice publiée en 1988, le Hamas nie explicitement la réalité de la Shoah, qualifiée de « prétendue persécution nazie ». Cette négation s’inscrit dans la continuité des théories du complot antisémites, très répandues dans le monde arabo-musulman, selon lesquelles les Juifs auraient inventé ou grandement exagéré la Shoah afin d’obtenir des compensations financières et justifier la création de l’Etat d’Israël.
Avec entre autres des personnages comme :
- Sayyid Qutb (1906-1966) : Théoricien islamiste et idéologue des Frères musulmans en Égypte. Dans son influent livre « Notre lutte contre les Juifs » (1950), il reprend des accusations classiques sur un complot juif mondial s’appuyant sur les Protocoles des Sages de Sion.
- Amin al-Husseini (1897-1974) : Nationaliste palestinien et grand mufti de Jérusalem. Il a collaboré avec l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale et a contribué à diffuser l’idée d’un complot juif pour dominer le monde arabe.
- Mahmoud Al-Zahar : Né en 1945, cofondateur et figure historique du Hamas. Dans un discours télévisé en 2010, il a nié l’existence des chambres à gaz et qualifié l’Holocauste de « mensonge historique ». En 2014, il a affirmé que les Juifs avaient eux-mêmes orchestré leur extermination par les nazis afin de susciter la culpabilité de l’Occident.
La propagande du Hamas martèle que les chiffres de six millions de Juifs exterminés sont grossièrement exagérés.
Des responsables du Hamas ont pu aller jusqu’à qualifier la Shoah de « mythe » destiné à extorquer de l’argent à l’Allemagne et susciter la culpabilité en Occident. Cette négation est indissociable d’une rhétorique qui relativise et banalise constamment la Shoah, comparée de manière récurrente aux actions d’Israël envers les Palestiniens.
Au-delà de la négation, la propagande du Hamas véhicule une image profondément déshumanisante des Juifs, présentés comme maléfiques et perfides. La charte du Hamas les décrit comme des ennemis de l’islam depuis ses origines, accumulant les traits négatifs (avidité, lâcheté, fourberie…). Les Juifs y sont accusés de comploter pour dominer le monde, dans la lignée classique des Protocoles des Sages de Sion.
Cette déshumanisation apparaît clairement dans l’iconographie antisémite diffusée par le Hamas, où les Juifs sont caricaturés avec des traits grossiers et diabolisés. Les médias liés au Hamas regorgent ainsi de représentations dégradantes des leaders et soldats israéliens, assimilés à des animaux (singes, porcs…) ou à Satan.
L’incitation à la violence contre les civils juifs en Israël découle directement de cette négation de leur humanité. Le Hamas justifie le meurtre d’hommes, de femmes et d’enfants israéliens par des attentats suicide en se basant sur cette image démoniaque des Juifs, présentés comme une menace vitale qu’il faut éradiquer.
La Shoah est niée pour mieux nier le droit à la vie des Israéliens, perçus globalement comme un « cancer » qu’il convient d’extirper. La propagande du Hamas, par ce processus de déshumanisation de l’Autre, légitime ainsi le recours au terrorisme le plus aveugle.
De nombreux spécialistes soulignent l’influence délétère qu’a eue la diffusion de ce discours radical sur les opinions publiques arabes et musulmanes. Même si tous ne partagent pas ce positionnement extrême, l’antisémitisme le plus virulent véhiculé par le Hamas a contribué à banaliser et « décomplexer » les préjugés antijuifs dans la région.
La lutte contre l’antisémitisme passe donc par une dénonciation sans concession de l’idéologie extrémiste du Hamas et de sa propagande haineuse, qui sape les fondements mêmes de notre humanité commune. Seule une prise de conscience généralisée de la gravité de ces discours de haine permettra de rebâtir un dialogue pacifique dans la région.
@Yagnumphotos
Iconographie :
Concours international de caricatures sur l’Holocauste
https://irancartoon.ir/news/archives/2006/11/post_586.php
https://www.terrorism-info.org.il/en/18547/
https://jcpa.org/article/anti-semitic-cartoons-on-progressive-blogs/
https://palwatch.org/page/34706
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sayyid_Qutb
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohammed_Amin_al-Husseini
https://en.wikipedia.org/wiki/Mahmoud_al-Zahar