« Mon secret ? Tout ce que D.ieu me demande, je le fais, ainsi, tout ce que je Lui demande, Il l’accomplit pour moi. » Baba Salé,
Qui n’a jamais entendu parler de Rabbi Israël Abouhatsera, plus connu sous le nom de Sidna Ribbi Baba Salé ?
Personne, tant le souvenir de celui qui reçut le surnom « Prier le Père » en raison de sa capacité à faire des miracles, petit-fils du non moins célèbre Rabbi Yaakov Abouhatsera, perdure encore aujourd’hui.
Né à Roch Hachana en 1889 à Rissani, dans le Tafilalet marocain, et mort au début de l’année 1984 à Nétivot, dans le Néguev israélien, la vie de Baba Salé est une épopée unique mais à laquelle s’identifient un grand nombre de Juifs d’Afrique du Nord.
Issu d’une famille de kabbalistes réputés pour leur kédoucha — sainteté — et la réalisation de nombreux miracles, Baba Salé se fait vite remarquer pour son érudition et son ascétisme, s’infligeant des grandes périodes de jeûne tout en étudiant sans relâche, du milieu de la nuit jusqu’à la prière du soir, dès sa plus tendre enfance.
Profondément affecté par la mort de son frère David, en 1920, au Maroc, massacré aux côtés de nombreux autres Juifs accusés de « collaboration avec l’occupant français », Baba Salé souhaite perpétuer sa mémoire en publiant ses écrits toraniques en Terre Sainte.
Après un voyage extrêmement périlleux, passant par l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte, Baba Salé réalise son vœu en arrivant à Jérusalem en 1922 !
Après un voyage extrêmement périlleux, passant par l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte, Baba Salé réalise son vœu en arrivant à Jérusalem en 1922 !
Ce premier pèlerinage en Eretz Israël, d’une série de 3 autres, fut l’amorce d’une alyah qui se concrétisa en 1950 à Lod, puis à Jérusalem, Yavné, Ashkelon et enfin Nétivot en 1955.
Pourquoi Nétivot ?
Pour deux raisons fondamentales aux yeux du Saint Baba Salé : fuir les honneurs de Grand Rabbin de toutes les villes où il s’était installé et même de Grand Rabbin sépharade d’Israël ; mais surtout réchauffer les âmes et les cœurs des immigrants majoritairement marocains qui y ont été parqués.
Vous faire une liste exhaustive des miracles attribués à Baba Salé ? Impossible ! Les témoignages dans le Néguev, en Israël et dans le monde entier sont légion.
Des milliers de Juifs et de non-Juifs venaient du monde entier lui rendre visite où qu’il soit pour lui demander conseil et surtout pour recevoir une précieuse bénédiction.
Que dire de ce mikvé — bain rituel — rempli d’eau de pluie par le mérite de sa prière en pleine période de sécheresse au Maroc ? Ce périple à Tsfat où il entra dans la synagogue du Ari Hakadoch, lut dans le Séfer Torah, et décréta que, dès lors, chacun pouvait venir prier en ce lieu sans craindre pour sa vie ?
Cette région au sud du Maroc, autour de la ville de Erfoud, protégée de l’invasion allemande par son mérite ?
Ce soldat blessé à la guerre de Kippour qui, recouvrant l’usage de ses jambes la suite d’une bénédiction du Tsadik — Juste — fit téchouva — se mettre ou se remettre à observer la Torah et les Commandements ?
Ce jeune ba’hour Yéshiva — étudiant dans un centre d’étude de la Torah — qui ne comprend pas pourquoi le kabbaliste le chasse de sa vue alors qu’il demandait une simple bénédiction et qui tombe sur son zivoug — âme sœur — dans le bus qu’il aurait raté s’il n’avait pas fui en courant ?
Ces cambrioleurs « emmurés » en pleine nuit dans le salon du Rabbi, ne trouvant pas de sortie ni de lumière, cueillis par la police le lendemain matin terrorisés par leur expérience ?
Ce Roua’h Hakodesh — Esprit Saint — qui lui permettait de connaître, à minima, l’état civil de ses interlocuteurs alors qu’il les rencontrait pour la première fois ?
Ces bénédictions autour d’une bouteille d’Arak enroulée dans une serviette au débit illimité ou au cœur d’un rêve qui se réalisaient peu de temps après ?
Ces miracles changeant une situation dramatique en un fabuleux regain de vie ?
Ce 7 octobre 2023, alors que même mort, son mérite a protégé sa chère ville de Nétivot et ses habitants du pogrom perpétré par le Hamas dont les djihadistes avaient pourtant cartographié les rues, projetant un massacre de masse et une occupation durable de la cité mais où, finalement, ils passèrent sans toucher un civil, se rendant même au kévèr — tombeau — du Tsadik et repartant sans le moindre coup de feu ?
Baba Salé était un Gadol — Grand — pour tout un chacun mais aussi pour les plus grands de sa génération : Rabbi Chlomo Eliézer Alfandri, le Saba Kadicha, alors âgé de 95 ans lui demanda de le bénir ; le ’Hazon Ich lui donna le titre de « Ovèd Hachem Gadol » — grand serviteur d’Hachem) ; le Rabbi de Loubavitch entretenait avec lui une correspondance épistolaire fournie témoignant du respect et de l’estime réciproque entre ces deux géants de la Torah qui firent tant pour leurs semblables. Ici encore, la liste est trop longue pour être complète.
Lorsqu’il s’est éteint un 4 Tevet 5744, des milliers de personnes sont venus du monde entier assister à ses funérailles.
Dès lors, à chaque hiloula — anniversaire de la date du décès — c’est plus de 300 000 personnes, années après années, qui viennent se recueillir sur sa tombe pour prier D.ieu en invoquant son mérite, pour demander des miracles, pour sauver un proche, pour guérir un malade, pour la réussite d’un enfant, pour la parnassa — subsistance —, pour surtout trouver le réconfort que le Tsadik prodiguait par sa gentillesse, sa simplicité, sa proximité et sa sainteté.