fbpx
Rechercher
Les plus populaires

De la rivière à la mer, Palestine ?

Les universités sous emprise

Ethroguim, des fruits sacrés aux racines anciennes

Des Marranes aux maîtres chocolatiers

Friedl Brandeis, la guérison par l’art dans les camps Nazis

L’histoire méconnue et tragique des juifs de Libye

Maoris et judaïsme : entre mythe et réalités

Crise financière mondiale ? Un économiste influent a une solution : Le Jubilé biblique.

D’où vient l’alphabet hébreu ? Aux origines du Ktav Achouri

L’âme du Klezmer : des rues du Shtetl au renouveau international

Partager

Le tabernacle de Shiloh

La fête de Souccot est une des trois périodes de pélerinage du calendrier juif. À l’époque du Temple, les gens « montaient » à Jérusalem. Encore aujourd’hui, on se rend au Kotel et aussi au bassin de Siloé à la cité de David, car Souccot marque aussi le retour des pluies bienfaisantes pour la Terre d’Israël. Mais aujourd’hui on peut aussi se rendre à Shiloh, là où s’effectuait le pèlerinage des Israélites avant l’existence du Temple, et ce, pendant 369 ans selon la tradition (voire environ 150 ans selon des historiens).
Le tabernacle de Shiloh

Le site de la Shiloh biblique se trouve à environ 30 km au nord de Jérusalem et est situé un peu à l’est de l’ancienne Route des Patriarches. Sa position est donnée dans la Bible : « au nord de Béthel, à l’orient de la route qui monte de Béthel à Sichem » (Juges 21 :19). Le lieu avait ainsi été aisément repéré par Robinson en 1838, un des premiers archéologues de la Terre Sainte et à qui l’on doit le nom de l’arche Robinson à Jérusalem. 

C’est Josué, le successeur de Moïse et conquérant de Canaan, qui avait choisi ce site pour le culte. Préalablement, il y avait eu une cité cananéenne, dont on a retrouvé les traces lors des fouilles archéologiques, avec sa muraille de 8 m de hauteur et son glacis de 25 m de base. Mais cette cité avait été abandonnée, sans doute à la suite de la conquête de Canaan par le puissant pharaon Thoutmôsis III, surnommé le Napoléon de l’Égypte. 

Shiloh appartient au territoire d’Éphraïm dont était issu Josué. C’est là qu’il avait procédé à l’allotement du territoire de Canaan entre les tribus d’Israël et, par la suite, y avait fait installer le Tabernacle sur la pente nord de la colline de Shiloh. Les historiens ont pu déterminer que l’emplacement mesure précisément 40 coudées de longueur, comme requis dans la Bible : c’est là qu’avait été dressée la tente d’assignation. Son ouverture était vers l’est et, à l’opposé, donc à l’ouest, se trouvait le Saint des Saints avec l’Arche d’Alliance. Cette configuration se retrouvera avec le Temple de Jérusalem.

L’origine du nom Shiloh fait débat. Sur son lit de mort, Yaakov avait ainsi béni Yehouda : « Le sceptre n’échappera point à Yehouda, ni l’autorité à sa descendance, jusqu’à l’avènement de Shiloh à qui obéiront les peuples » (Genèse 49:10). Selon les commentateurs, Shiloh fait référence au Messie qui apportera la paix ultime dans le monde. Mais le géographe israélien Zeev Vinai, avait fait une corrélation avec le texte : « C’est que vous n’avez pas encore atteint la possession tranquille, l’héritage que l’Éternel, ton D.ieu te réserve » (Deutéronome 12:9). Or c’est à Shiloh, dont le mot ressemble à shalva, qui signifie sérénité, que les Israélites avaient enfin trouvé la quiétude après l’esclavage en Égypte et les 40 années de désert. Les deux explications se rejoignent dans l’idée de rédemption. N’oublions pas non plus que Shiloh avait été établie par Josué dont le nom veut dire « sauveur » et que le Messie apportera le « salut » (le mot français est issu du latin salve dont l’origine peut avoir été le nom Shiloh). On trouve donc dans le nom Shiloh l’idée de rédemption et de salut final. 

 

Après la mort de Josué et des Anciens, une guerre fratricide s’ensuivit et la tribu de Benjamin fut presque totalement éliminée par les autres tribus (Juges 19-21). De façon ultime, les quelques centaines de rescapés se font pardonner et se voient offrir la possibilité de se choisir leurs propres compagnes, lors du rassemblement annuel à Shiloh : « Mais il y a, dirent-ils, une fête religieuse célébrée chaque année à Shiloh [….] Ils donnèrent donc ce conseil aux Benjaminites : Allez vous embusquer dans les vignes ; et lorsque vous verrez les filles de Shiloh sortir pour danser en chœur, vous sortirez vous-mêmes des vignes, vous enlèverez chacun une femme parmi les filles de Shiloh, et vous vous en irez au pays de Benjamin. » (Juges 21:19-21).

 

Selon des commentateurs, cette fête religieuse annuelle à Shiloh était Souccot, car c’est une fête particulièrement joyeuse. Il n’y eut pas assez de jeunes filles pour tous les rescapés de Benjamin. Selon une tradition, le reste des hommes ne pouvant espérer fonder une famille, ils prirent la mer et accostèrent dans une région où ils établirent Rome ! On trouve d’ailleurs des points similaires entre cette histoire de Benjamin et celle de la fondation de Rome :

  • Le symbole de la tribu de Benjamin est le loup (Genèse 49:27), comme celui de Rome.
  • Les Benjaminites ont dû se livrer à une guerre fratricide, comme Romulus et Rémus.
  • Comme ils étaient des hommes seuls, ils ont dû se saisir de jeunes filles pour fonder leur colonie : comme avec l’enlèvement des Sabines. 
  • Rome a été fondée sur des collines, comme la topographie du territoire de Benjamin.
  • Le nom latin Roma est similaire au nom Rama, principale ville du territoire de Benjamin. 

 

Le Tabernacle de Shiloh est aussi le lieu de la prière de Hanna qui était stérile et qui donna cependant naissance au prophète Samuel. Son histoire (I Samuel 2) est lue lors du premier jour de Rosh Hashana. 

Le site de Shiloh fut finalement détruit et brûlé par les Philistins après la bataille désastreuse d’Ebenezer vers 1050 avant notre ère. L’Arche d’Alliance avait été portée sur le champ de bataille par les Israélites et fut saisie par l’ennemi. Le vieux grand-prêtre Éli mourut en entendant cette nouvelle (I Samuel 4). Samuel continua seul à maintenir le peuple d’Israël jusqu’à la période de la monarchie unifiée. Shiloh détruite ne se relèvera pas de ses cendres, d’autant que le centre de culte passa ensuite à Jérusalem.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Partager

A découvrir également sur Yedia

Whatsapp Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre groupe Whatsapp. Une diffusion quotidienne.

Newsletter Yedia

Vous souhaitez recevoir la newsletter mensuelle de Yedia avec l’ensemble des articles, podcasts, et vidéos du site. Inscrivez-vous ici sans plus attendre.

Facebook Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre communauté Instagram.

Youtube Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre groupe Whatsapp. Une diffusion quotidienne.

Spotify Yedia

Retrouvez tous nos podcasts sur Spotify.  Il suffit de vous abonner à notre chaîne pour les écouter directement.

Yedia est un média dédié au Judaïsme, à sa culture, son patrimoine, et à son identité. Grâce aux contributions de ses auteurs et producteurs de contenus, issus de tous horizons, il se veut le témoin de sa richesse, et de sa diversité.

Art et culture, langue et écriture, société, histoire, sciences, lifestyle, judaïsme, sont les thématiques qui traversent Yedia.
Articles, podcasts, vidéos, sont disponibles sur la plateforme et permettent à tous à tout moment de pouvoir accéder au contenu.
Enfin Yedia se veut ancré dans l’époque dont il est issu, voire même dans le futur. Une partie des contenus sont consultables dans un metaverse accessible depuis le site Yedia.
Dans un monde dans lequel le savoir se dilue plus rapidement que l’ignorance, nous pensons que la connaissance est faite pour être partagée…au plus grand nombre, à tous, sans distinction.

Partager sans distinguer, et distinguer la connaissance de la croyance, afin de la faire comprendre, simplement et au plus grand nombre.
Sans partage, il n’y a pas de lumière.


Et ce qui n’est pas éclairé, reste dans l’obscurité.

Newsletter

Abonnez vous à la Newsletter de Yedia

Il vous suffit de remplir le formulaire ci-dessous.

En savoir plus sur Yedia.org

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading