Victor Mirkin est né à Ekaterinoslav (Dnipro) dans l’Empire soviétique. Il a moins de dix ans quand ses parents s’installent en France, fuyant la révolution bolchévique en 1917.
Il termine sa scolarité au lycée Pasteur à Neuilly sur Seine (en même temps que l’écrivain Henri Troyat, lui aussi exilé de Russie) puis devient avocat.
Officier de réserve de l’armée française, il vit quelques années à Londres où il obtient son équivalence de droit.
Militant du mouvement sioniste Beitar, il va diriger en France puis à Riga en Lettonie, des camps d’entrainement pour les animateurs du Beitar.
En 1937, il réalise son rêve et s’installe à Haïfa, alors en Palestine mandataire et change son prénom devenant Avigdor.
Peu de temps après son arrivée, il est nommé directeur adjoint de la PICA (Palestine Jewish Colonization Association), fondée par le baron Edmond de Rothschild, pour développer les implantations juives en Terre d’ Israël.
Dans le cadre de ses activités au sein de cette société, il fonde en 1939 le village de Tel Tzour dans le nord d‘Israël, qui servira de base d’entraînement aux membres de l’Irgoun.
Ceinture noire de judo, il était aussi entraîneur dans un club d’arts martiaux à Haïfa, avec son ami Eliahou Litani, qui comme lui combattra les nazis pendant la Seconde guerre mondiale.
Quand la guerre éclate, il rejoint les forces françaises en Syrie et combat jusqu’en juillet 1940. Refusant la capitulation, il rejoint dès sa démobilisation les Forces Françaises Libres (FFL) et poursuit les combats en Libye (Tobrouk) et en Syrie.
Blessé, il est soigné en Syrie puis repart avec le grade de capitaine rejoindre ses hommes dans le désert et participe à la bataille d’El Alamein en 1942, quand les Alliés repoussent les forces allemandes du général Rommel.
En Tunisie, en mai 1943, il est affecté à l’Etat-major de la 1ère Division française libre sous les ordres du général Brosset. Il participe ensuite à la campagne d’Italie à partir d’avril 1944, puis au débarquement en Provence et le 23 août 1944, à la libération de Toulon et réussit l’exploit, avec l’appui de deux blindés seulement, d’obtenir la capitulation de 800 Allemands dont 17 officiers dans le quartier de Saint-Jean-du-Var.
Nommé chef d’État-major de la 4e Brigade de la 1ère Division française libre pendant la campagne de France avec le grade de commandant, il meurt en menant ses hommes à l’assaut dans le village de Grosmagny (Vosges) d’une balle dans la tête, tirée par des soldats allemands se cachant dans une église.
Il fait partie des 1038 hommes et femmes à avoir reçu la médaille de l’Ordre de la Libération et récipiendaire de nombreuses autres décorations de son vivant et à titre posthume, son nom est inscrit au Musée des combattants juifs de Latrun.
Il était aussi l’un des rares soldats non américains à recevoir la DSC, la plus haute médaille militaire donnée par l’armée américaine.
En 1957, un parc est nommé à son nom à Pardess Hannah en Israël puis après que cette place ait changé de nom, son fils, avocat à Tel Aviv, obtient en 2007 la possibilité de nommer une nouvelle place portant son nom, le Square Victor Mirkin, à la sortie de la gare de cette petite ville.
Une stèle rappelant brièvement son parcours en hébreu et en français se trouve sur ce square.