Adam et Ève sont au paradis. D.ieu leur propose de profiter de tout ce qu’ils voient autour d’eux sauf de l’arbre de la connaissance du « bien et du mal ». Le serpent, présent également dans le jardin, réussit à convaincre Ève de transgresser l’interdit divin. Elle mange alors du fruit défendu et le partage avec Adam. D.ieu intervient et se tourne vers Adam en lui posant cette question si pleine de sens : « Ayeka ? » — « Où es-tu ? »L’interprétation de nos Sages est profonde, D.ieu veut savoir où en est Adam ? Va-t-il regretter sa faute ? Non. Adam, au lieu de demander pardon, va désigner un autre coupable, Ève, sa compagne, de l’avoir encouragé à fauter. Ève fera de même avec le serpent et lui fera porter la faute. Tout le monde connaît la suite de l’histoire : la chute du jardin d’Eden. Début de l’histoire de l’humanité.Si seulement ils avaient reconnu leurs torts et avaient demandé pardon, l’histoire aurait pris une tout autre tournure.
Pardonner à l’autre
La téchouva, nous disent nos Sages, a été créé avant le monde, donc avant l’homme, ce qui la rend inintelligible, incompréhensible pour l’être humain qui a été créé plus tard, au 6e jour de la création du monde. L’homme peut pourtant accéder à ce concept fondamental et si puissant.
Voici des techniques qui vous permettront de la mettre en place dans votre vie au quotidien.Nous devons, dans un premier temps, pardonner aux autres le mal qu’ils nous ont fait. Pardonner, c’est reconnaître que nous ne sommes que des êtres humains, des êtres faillibles et enclins au dysfonctionnement. Lorsque je pardonne à l’autre, mesure pour mesure, je permets alors à D.ieu de pardonner mes fautes.
Il y a plusieurs degrés de pardon à l’autre :
Le « Sli’ha » : je te pardonne le mal que tu m’as fait, je ne t’en veux plus, mais on en reste là.
La « Mé’hila » : je te pardonne le mal que tu m’as fait, je ne t’en veux plus et on continue notre relation comme avant.
La « Kapara » : je te pardonne le mal que tu m’as fait, je ne t’en veux plus, notre relation est devenue encore plus forte qu’avant.
Le pardon et le corps
Le mental et le physique sont liés, c’est une évidence. La psychologie nous enseigne que le corps est l’expression de notre subconscient et qu’il nous transmet des messages. Notre corps nous parle à travers la « mal-a-dit », et le poison de la colère provoque des ravages. Avoir de la « rancœur » est toxique pour le cœur et le foie, et même l’appareil digestif. Lorsque je pardonne à l’autre, je me libère d’un poids qui est nocif pour ma santé morale et physique. Demander pardon à D.ieu .
Le célèbre médecin Maïmonide — dit le « Rambam » — nous donne de précieux conseils pour élaborer le pardon :
– Regarder en arrière, vers le passé, et ressentir un regret sincère de la faute passée en reconnaissant les dégâts causés.
– Être dans le présent et cesser de mal agir, exprimer la faute verbalement et dans l’intimité, en s’adressant D.ieu — vidouy —, en reconnaissant ses torts.
– Prendre la résolution ferme de ne plus agir de cette manière dans l’avenir.
La dernière étape, la moins connue, est celle de se pardonner à soi-même grâce à la téchouva sincère. La faute est alors effacée, le pardon a fait son travail. Lorsqu’un homme ne se pardonne pas, il a plus de chance de retomber dans la faute car il n’est pas en paix avec lui-même. La culpabilité le ronge et le rend triste ou en colère — colère envers lui-même et contre les autres : il rechute. C’est un véritable défi qu’il doit surmonter.
Le pardon nous permet de commencer l’année avec légèreté, une estime de soi renforcée et une volonté d’avoir des relations positives, empreintes de bienveillance et de douceur. Il devient un véritable Don.
Le Talmud dit : « Là où veut aller un homme, on le mène. »
Et vous, où voulez-vous aller ?
Quelle est votre direction pour l’année prochaine ?