fbpx
Rechercher
Les plus populaires

Lettre à un ami juif

1934, Constantine : un pogrom en terre d’Islam

Dans le port d’Amsterdam…

De la rivière à la mer, Palestine ?

Les universités sous emprise

Ethroguim, des fruits sacrés aux racines anciennes

Des Marranes aux maîtres chocolatiers

Friedl Brandeis, la guérison par l’art dans les camps Nazis

L’histoire méconnue et tragique des juifs de Libye

Maoris et judaïsme : entre mythe et réalités

Partager

Le Talith, un vêtement ou un objet de prière ?

L’habit dans le judaïsme ne répond pas seulement à un besoin fonctionnel où à un souci du paraître, il répond avant tout à un souci spirituel, aussi étonnant que cela puisse paraître…
Le Talith, un vêtement ou un objet de prière ?

Le Talith, ou châle de prière, se porte à partir de l’âge de 13 ans, dès la Bar Mitsva du jeune garçon. Comment doit-on le porter ? On le prend à bout de bras en l’étalant devant soi verticalement. On prononce la bénédiction spécifique. On le met ensuite sur sa tête en veillant à ce qu’il recouvre aussi les épaules et le dos. On le relève alors de sorte à ce que les quatre franges pendent devant, deux franges à droite et deux franges à gauche. Ensuite, on prend les deux franges qui pendent à droite et on les rabat sur son épaule gauche. Puis on reprend les franges de droite et on les remet sur l’épaule droite. Ensuite, on relève le pan droit en le prenant par le milieu et en le relevant de sorte à qu’une frange pende devant et une frange pende derrière ; on fait de même pour le pan gauche.

C’est un rituel immuable depuis des générations qui se transmet de père en fils

Découvrons ce vêtement et objet de prière fondamental pour le peuple juif.

 

Le précepte des Tsitsit

Les vêtements que nous portons aujourd’hui ne comportent pas quatre coins séparés. Ils sont cousus de plusieurs pièces qui constituent un seul ensemble. A supposer que vous décidiez de vous vêtir d’un tel vêtement, pourvu de quatre coins séparés, à l’image d’un poncho, vous seriez obligés d’après la Torah de le pourvoir de Tsitsit, c’est à dire de fils, à ses quatre extrémités.  Qu’est-ce qui justifie dans ce dernier cas  le commandement de mettre des Tsitsits ? La Torah nous l’explique : « …Vous les verrez, vous vous souviendrez de tous les commandements de D-ieu et vous les accomplirez. [Ainsi] vous ne vous égarez pas en suivant votre cœur et vos yeux, à la suite desquels vous vous pervertissez » (Bamidbar 15,39). Les Tsitsit répondent donc à une double fonction : nous aider à nous souvenir de tous les commandements de la Torah qui sont au nombre de 613 pour les réaliser ainsi que préserver notre regard des visions immorales et impudiques pour ne pas en arriver à fauter. La valeur numérique du mot Tsitsit  est égale à 600, à laquelle s’ajoutent les huit fils et les cinq nœuds de chaque frange des Tsitsit ; ce qui fait un total  613. 

Deux types de Talith 

Dans les faits, il existe deux types de vêtements répondant à la définition de Talith : le Talith Katan (petit Talith) et le Talith Gadol (grand Talith). Ces deux vêtements ressemblent donc  à une couverture rectangulaire avec 4 coins auxquels on doit attacher des fils, les tsitsits. Quelle différence, me direz-vous alors, entre le Talith Katan et le Talith Gadol ? Le Talith Katan,  est plus petit, comme son nom l’indique, et ne couvre que le buste et le dos de l’homme qui le porte. Autant il est d’usage de porter le Talith Katan  sous ses vêtements durant la journée, autant le Talith Gadol ne se porte que lors de la prière. 

 

Le point de vue du juriste

Maïmonide dans les lois sur les Tsitsit au troisième chapitre écrit : « Il faudra toujours prendre garde à accomplir le précepte des Tsitsit puisque la Torah a donné à ce précepte autant de poids qu’à tous les autres préceptes réunis, comme il est dit : « Vous les verrez et vous vous souviendrez de tous les préceptes du Créateur » . On peut donc ainsi bien comprendre l’importance  de cette Mitsva,qui à l’instar de quelques autres Mitsvot comme le Chabbath et les Téfilines, a autant de poids que toutes les autres Mitsvot réunies.

 

Pourquoi le Talith Gadol ?

Selon Maïmonide, il est nécessaire de se revêtir du Talith Gadol pendant la prière. Un enseignement du Midrach nous renseigne à ce sujet. Après la faute du veau d’or, le Créateur se révèle à Moïse et lui enseigne la procédure à suivre pour invoquer la miséricorde divine. Rabbi Yo’hanan enseigne : «  le Créateur s’est enveloppé d’un Talith Gadol comme un ministre-officiant au moment de la prière et a indiqué à Moïse l’ordre à suivre pour la prière ». Depuis lors, l’habitude est de se couvrir du Talith Gadol lors de la prière du matin.

 

De quelle matière est fait le Talith Gadol ?

Etant donné que la Torah affirme qu’il est nécessaire de mettre des Tsitsit à un « Bégued », ce terme désignant un vêtement en hébreu, nos Sages affirment que la Torah désigne ici exclusivement un habit de lin ou de laine, dans la mesure où ces matières sont les plus précieuses offertes par le monde végétal et animal. Par conséquent, seul un habit en lin ou en laine pourvu évidemment de quatre coins, sera assujetti au précepte des Tsitsit. Les habits faits d’autres matières n’y sont pas astreints du point de vue de la Torah elle-même. Ils n’y seront astreints que par injonction rabbinique.

 

Différentes coutumes 

En général, le Talith Gadol est en laine blanche avec des rayures noires, celles-ci semblent être un rappel de la destruction du Temple.Les Séfarades quant à eux préfèrent des rayures blanches, conformément aux exigences de la Kabbale. Dans les communautés juives du Yémen, le Talith Gadol était porté toute la journée et pas uniquement lors de la prière, à partir de l’âge de cinq ans. Les Yéménites adoptent pour leur part de larges rayures noires. On peut également trouver des Taliths , avec  des rayures bleues, grises, bleues ou argentées.

 

Conclusion

Le Maharal de Prague explique que le Talith Gadol, du fait qu’il couvre la tête, préserve de toutes les distractions extérieures et aide celui qui le porte à se concentrer sur la prière. Le Midrach que nous avons cité nous permet de comprendre également que le Talith Gadol est destiné essentiellement à la prière, à l’inverse du Talit Katan, qui est destiné, lui, à nous rappeler en permanence l’impératif éthique et spirituel des commandements divins. Le Talith Gadol constitue donc un élément précieux dans la démarche de la prière, sachant que la prière en elle-même est une démarche qui consiste à se rapprocher du Créateur. Le fait d’être enveloppé par le Talith Gadol signifie symboliquement que nous sommes entourés par la Providence divine qui se rapproche de nous au moment de la prière. Il s’agit donc d’un mouvement à double sens : d’une part, celui de l’homme en prière qui s’élève vers son Créateur, d’autre part, celui de la Providence divine qui vient entourer le prieur de sa lumière infinie, symbolisée par le Talith Gadol…                        

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Partager

A découvrir également sur Yedia

Whatsapp Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre groupe Whatsapp. Une diffusion quotidienne.

Newsletter Yedia

Vous souhaitez recevoir la newsletter mensuelle de Yedia avec l’ensemble des articles, podcasts, et vidéos du site. Inscrivez-vous ici sans plus attendre.

Facebook Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre communauté Instagram.

Youtube Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre groupe Whatsapp. Une diffusion quotidienne.

Spotify Yedia

Retrouvez tous nos podcasts sur Spotify.  Il suffit de vous abonner à notre chaîne pour les écouter directement.

Yedia est un média dédié au Judaïsme, à sa culture, son patrimoine, et à son identité. Grâce aux contributions de ses auteurs et producteurs de contenus, issus de tous horizons, il se veut le témoin de sa richesse, et de sa diversité.

Art et culture, langue et écriture, société, histoire, sciences, lifestyle, judaïsme, sont les thématiques qui traversent Yedia.
Articles, podcasts, vidéos, sont disponibles sur la plateforme et permettent à tous à tout moment de pouvoir accéder au contenu.
Enfin Yedia se veut ancré dans l’époque dont il est issu, voire même dans le futur. Une partie des contenus sont consultables dans un metaverse accessible depuis le site Yedia.
Dans un monde dans lequel le savoir se dilue plus rapidement que l’ignorance, nous pensons que la connaissance est faite pour être partagée…au plus grand nombre, à tous, sans distinction.

Partager sans distinguer, et distinguer la connaissance de la croyance, afin de la faire comprendre, simplement et au plus grand nombre.
Sans partage, il n’y a pas de lumière.


Et ce qui n’est pas éclairé, reste dans l’obscurité.

Newsletter

Abonnez vous à la Newsletter de Yedia

Il vous suffit de remplir le formulaire ci-dessous.

En savoir plus sur Yedia.org

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture