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En attendant Chabbat… Paracha Pekoudei : un Temple pour l’Humanité

La paracha Pedoukei, qui clôt le livre de l’Exode, rappelle en filigrane la vocation universelle du Temple et du peuple d’Israël. Alors que s’accomplit sous nos yeux la promesse de la réconciliation des peuples autour d’Israël, les forces négatives se déchaînent pour empêcher ce dévoilement. Cette lutte, dont l’issue est déjà scellée, met chacun face au choix de refouler ou de révéler sa pleine identité.

La paracha Pekoudei commence par le décompte de tous les matériaux (or, argent, cuivre, étoffes…) utilisés pour la construction du Mishkan. Il est essentiel de se souvenir ici que tous ces matériaux proviennent d’Egypte : « Lorsque vous partirez, vous ne partirez pas les mains vides. Chaque femme demandera à sa voisine, à l’habitante de sa maison, des vases d’argent, des vases d’or, des parures ; vous en couvrirez vos fils et vos filles, et vous dépouillerez l’Egypte », lit-on dans la paracha Chémot (Exode, 3 :22). Plusieurs Midrashim racontent à cette occasion comment les femmes égyptiennes suppliaient les femmes hébreux de leur faire l’honneur de porter leurs bijoux (avec les bijoux des hommes, on a fait le veau d’or…).

Le Rav Léon Ashkenazi nous explique que l’origine de cet épisode remonte en réalité à Avraham, peu après sa guerre avec le roi de Sodome pour récupérer son neveu Lot [1]Voir son commentaire de la paracha Pekoudei http://manitou.over-blog.com/article-pekoudei-46867176.html alors pris en otage… Alors que le roi de Sodome lui propose de prendre un butin de guerre, Avraham refuse. Et D.ieu lui fait alors la promesse suivante (Genèse, 15 :13-14) : « Sache que ta descendance sera étrangère dans un pays qui n’est pas à eux. Ils seront asservis et persécutés 400 ans. Et aussi le peuple qui les a persécutés, Je le jugerai, et après ils sortiront avec un grand butin. » Cette participation de l’Egypte à la construction du Mishkan faisait donc partie d’un grand dessein divin très antérieur à l’exil égyptien. 

Dans la paracha Terouma, on demande à « tout homme porté par son cœur » d’apporter une offrande pour la construction du Mishkan.  Il s’agit véritablement ici de tout homme, qu’il soit ou non enfant d’Israël. Ce Sanctuaire a donc pour vocation d’être celui de l’Humanité entière. Le grand kabbaliste Elie Benamozegh, dans son œuvre magistrale Israël et l’Humanité, explique que ce fut également le cas des deux Temples de Jérusalem. Le premier temple a été bâti, à l’initiative du Roi Salomon, par Hiram, fils d’une mère juive et d’un père Tyrien. Quant au second Temple, il fut reconstruit à l’initiative du roi perse Cyrus, qui reprit à cet effet les trésors confisqués par Nabuchodonosor lors de la destruction du premier temple de Jérusalem…

Autre indication de sa vocation universelle, la description minutieuse de chaque détail du Temple dans les cinq dernières parachiot du Livre de l’Exode nous rappelle que le Temple est le microcosme de l’univers tout entier : de même que l’univers est façonné par six constantes physiques parfaitement calibrées pour permettre l’apparition des étoiles et de la vie [2]Voir à ce sujet le livre de l’astrophysicien britannique Martin Rees Just Six Numbers : the Deep Forces That Shape The Universe, nous devons nous attacher à respecter chaque instruction relative aux dimensions et à la composition du Temple, à l’image de la façon dont D.ieu a créé le cosmos.

La subdivision du Temple en trois parties nous dévoile une clé supplémentaire. La partie extérieure, appelée har habayit, était ouverte aux juifs comme aux non-juifs : pouvait y pénétrer « toute personne avec les mains innocentes et le cœur pur, celui qui ne lie pas son âme au mensonge et qui ne jure pas pour tromper » (Psaumes, 24 :3-4). La prière du Roi Salomon est très explicite : « Quand l’étranger, qui n’est pas de ton peuple d’Israël, viendra d’un pays lointain […] prier dans cette maison, exauce-le des cieux […] et accorde à cet étranger tout ce qu’il te demandera, afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom pour te craindre, comme ton peuple d’Israël, et sachent que ton nom est invoqué sur cette maison que j’ai bâtie ! » (Rois, 8 :41-43). A la cour succédait le parvis, réservé aux enfants d’Israël, puis enfin la cour sacerdotale, réservée à la seule famille d’Aaron (les Cohanim). Ainsi, Israël occupe par rapport à l’humanité la même fonction sacerdotale que les Cohanim occupent vis-à-vis du peuple d’Israël : « Vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte » (Exode, 19 :5-6) De même que le Cohen transmet les bénédictions divines au peuple d’Israël, Israël est le conducteur des bénédictions divines envers l’Humanité entière : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. », dit D.ieu à Avraham, le père du peuple choisi pour réparer le lien brisé de l’Humanité avec le divin après la dispersion de la civilisation de Babel (Genèse, 22 :17). 

Mais cette réparation ne pourra advenir que lorsque les nations se réuniront autour d’Israël pour glorifier D.ieu et accomplir sa volonté sur la terre. Or, la mission universelle du peuple d’Israël a été largement occultée depuis la destruction du deuxième Temple de Jérusalem par Titus et le début de « l’exil de Rome » au premier siècle de notre ère. Cet oubli tient à plusieurs raisons. Tout d’abord, le christianisme et l’islam, au lieu de valoriser leur héritage abrahamique et de prendre conscience qu’il est la source de l’extraordinaire force d’attraction dont ils ont bénéficié auprès des nations, ont longtemps entretenu un rapport de compétition envers leurs « frères aînés » [3]« Tu diras à Pharaon : Ainsi parle l’Eternel: Israël est mon fils, mon premier-né. » Exode, 4 :22 . Calomnies, persécutions, délégitimation et dépossessions ont caractérisé l’attitude des clergés chrétien et musulman, dont la tentation a été de se présenter comme les héritiers exclusifs de la révélation mosaïque. Les Juifs, de leur côté, ont été davantage préoccupés par leur survie physique et la perpétuation de l’identité hébraïque à travers leurs longs et douloureux exils que par l’accomplissement de leur mission spirituelle vis-à-vis des Nations.

La donne est en train de changer complètement depuis la reconstitution de la nation d’Israël sur sa terre ancestrale. La réforme de l’Eglise catholique avec le Concile du Vatican II, la montée en puissance du courant chrétien évangéliste, assumant pleinement son sionisme, la signature des accords d’Abraham et le développement d’un courant de l’islam œuvrant pour la reconnaissance de l’Etat hébreu et sa coexistence aux côtés de ses voisins arabes [4]Voir l’interview du Rav Oury Cherki par le journaliste Antoine Mercier sur la chaîne Mosaïque « Islam : vers une révolution théologique » : https://www.youtube.com/watch?v=UAuxBvlS-k4, sont des signes annonciateurs d’un rapprochement inédit des peuples et des spiritualités. Nul doute que c’est ce rapprochement qui provoque de part le monde le déchaînement de forces négatives opposées à la réparation du lien avec le divin. Mais l’issue finale de ce combat est déjà scellée car, selon la Torah, les forces négatives n’ont aucune réelle autonomie par rapport au projet divin et n’ont été créées que pour mettre chaque individu doté de libre-arbitre face au choix de refouler ou de dévoiler sa pleine identité.

Références

Références
1Voir son commentaire de la paracha Pekoudei http://manitou.over-blog.com/article-pekoudei-46867176.html
2Voir à ce sujet le livre de l’astrophysicien britannique Martin Rees Just Six Numbers : the Deep Forces That Shape The Universe
3« Tu diras à Pharaon : Ainsi parle l’Eternel: Israël est mon fils, mon premier-né. » Exode, 4 :22
4Voir l’interview du Rav Oury Cherki par le journaliste Antoine Mercier sur la chaîne Mosaïque « Islam : vers une révolution théologique » : https://www.youtube.com/watch?v=UAuxBvlS-k4

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