Le mois de Adar est marqué du sceau de Pourim, jour de joie par excellence, joie qui influence le mois entier. Il faut comprendre le secret de la joie de Pourim pour la vivre parfaitement au quotidien.
Le miracle de Pourim advint alors que le peuple juif était en exil.
Ce fut un exil de soixante-dix ans jusqu’au décret de Haman .Celui-ci fut capable de persuader le roi de signer un décret qui exterminerait tous les Juifs du royaume.
C’est là qu’intervient Esther et que le sort s’inverse. Haman fut pendu. La Méguilat Esther relate ces évènements pour les générations futures.
Le livre d’Esther ne mentionne pas une fois le nom de D.ieu.
D’ailleurs, le récit ressemble à un conte ou une fable, une histoire à suspense qui finit bien — du peuple juif sauvé d’une mort nationale par les héros Esther et Mordéhaï.
Cependant, c’est l’apparente absence de la présence de D.ieu qui définit le caractère de Pourim. La présence de D.ieu est « entre les lignes ».
Il ne lâche jamais Son peuple. Une lecture attentive permet de voir la « Main » de D.ieu dans la Méguila et son orchestration. D.ieu est présent et guide chaque évènement.
Ce qui peut apparaître à première vue une série de pures coïncidences dans la Méguila est en fait un indicateur d’une Main gestionnaire, même invisible.
Nos sages nous enseignent (Houlin 139b) : « Où fait-on allusion à Esther dans la Torah ? Quand il est écrit : “Je cacherai [mon visage ce jour-là].” » (Deut. 31:18)
Le nom « Esther » est lui- même révélateur de la dissimulation divine. La racine du mot Esther est « lehastir », qui veut dire « cacher ».
Le Gaon de Vilna s’interroge sur cette sentence talmudique. Il ne comprend pas la question de nos sages. Qu’y-a-t-il de si particulier chez Esther ?
Pourquoi son nom aurait dû figurer dans la Torah ? Il répond par une parabole : il était une fois un roi dont le fils était particulièrement turbulent.
Ce dernier dilapidait l’argent de son père et n’en faisait qu’à sa tête.
Un jour, le roi décida de l’exiler dans la forêt voisine. Au préalable, il prit soin d’ordonner à ses hommes de protéger son fils contre les bêtes sauvages et les ennemis du royaume.
Une fois dans la forêt, le prince fut attaqué par un ours. Un garde du roi vint immédiatement à sa rescousse.
Peu de temps après, un bandit, ennemi du royaume, menaça le prince. Un garde du roi le neutralisa aussitôt.
Le prince compris alors que son père le protégeait durant son exil, même sans être présent. Il fut alors saisi d’un amour intense pour son père le roi.
Le miracle de Pourim s’est produit en exil. Les Juifs de l’époque ont réalisé que même dans le plus sombre des exils, D.ieu nous protège.
Ils furent saisis d’amour pour le Roi des rois, car Pourim révèle que chaque aspect de la nature est imprégné de l’amour de D.ieu.
Où trouve-t-on un amour plus intense : à Pessah ou à Pourim ? À Pessah, D.ieu retourna le monde entier pour nous, mais à Pourim, nous découvrons D.ieu dans tous les coins et recoins du monde.
C’est le secret. C’est l’essence de la joie de Pourim et de la joie en général.
Les épreuves de la vie peuvent être comparées à un exil personnel qui provoque tristesse et angoisse.
La Méguilat Esther révèle la grande proximité de D.ieu dans le monde de la nature ; le pouvoir de Pourim est dans la nature elle-même.
Il nous appartient d’utiliser ce pouvoir tout au long de l’année. Comme il est écrit (Ps. 73 :28) : « Pour moi, le voisinage de D.ieu fait mon bonheur. » Il faut savoir observer et voir la « Main » de D.ieu qui nous guide et nous protège comme à Pourim.
Car le salut « naturel » de Pourim nous permet de voir D.ieu même lorsqu’il est caché.