Rachel, figure biblique de la Genèse, est l’une des quatre matriarches de l’histoire. Elle est la fille de Laban l’Araméen, la sœur de Léa, l’épouse bien-aimée de Jacob et la mère de Joseph et Benjamin.
Rachel signifie littéralement « brebis mûre ». Cette signification est en harmonie avec la nature douce et bienveillante qui caractérise ce personnage. Il est intéressant de noter qu’elle était bergère dans son enfance, ce qui ajoute une dimension particulière à la signification de son nom.
Bien que la Torah ne mentionne généralement pas l’apparence physique des personnages, Rachel est une exception. Elle est décrite dans le Livre de la Genèse (29:17) comme étant belle et ayant un visage charmant.
Un aspect poignant de l’histoire de Rachel est sa stérilité. Son incapacité à avoir des enfants lui a causé une grande tristesse. Cependant, malgré son infertilité, le miracle a eu lieu et elle a donné naissance à deux garçons.
Rachel a fait preuve de générosité à deux reprises en renonçant à des choses qui lui étaient chères pour le bien de ceux qu’elle aimait. La première fois, elle a cédé les signes convenus entre Jacob et elle à sa sœur pour éviter toute confusion, permettant ainsi à Léa de se marier avec Jacob. Malgré son amour pour Jacob et sa patience lors de l’attente de leur mariage, elle a fait ce geste pour épargner à sa sœur peine et honte.
La deuxième occasion où Rachel a fait preuve de renoncement et a manifesté sa générosité a eu lieu lorsqu’elle, ne pouvant pas enfanter, a offert sa servante, Bilha, à Jacob pour qu’elle puisse devenir mère par son intermédiaire. Même si elle n’a pas pu avoir ses propres enfants, Rachel a ainsi contribué à l’éducation des fils de Bilha. Jacob a accepté cette proposition et Bilha a donné naissance à deux garçons. Ces actes témoignent de la profonde compassion et de l’amour de Rachel pour sa famille.
Avant le départ de Jacob et sa famille, alors qu’ils se préparaient à quitter Laban, D.ieu a ordonné à Jacob de se rendre à Béthel pour y ériger un autel. En route vers Éphrath, en Judée, Rachel a accouché de son deuxième fils, Benjamin. Malheureusement, l’accouchement a été extrêmement difficile et Rachel est décédée en couche le 11 heshvan.
Rachel repose à l’emplacement où elle a rendu son dernier souffle, sur la route d’Éfrat. Elle se distingue des autres matriarches par le fait qu’elle n’est pas enterrée aux côtés des Patriarches et du premier homme, Adam, qui reposent dans la Caverne des Patriarches à Hébron. Cette particularité n’est pas le fruit du hasard.
En effet, cet emplacement revêt une signification profonde. Sur cette route qui part de Jérusalem, les enfants d’Israël ont marché lors de leur exil après la destruction du Temple. Rachel se souciait profondément d’eux pendant leur voyage, se tenant debout et implorant le Créateur du monde d’avoir pitié de ses enfants et de les ramener sur leur terre, comme le relate le Livre de Jérémie (31:14) : « Ainsi parle le Seigneur : « Un cri s’élève dans Rama, une plainte et des pleurs d’amertume. C’est Rachel qui pleure ses fils ; elle refuse d’être consolée, car ses fils ne sont plus. » C’est pourquoi son lieu de repos est chargé de symbolisme et de compassion envers le peuple d’Israël. »
Chaque année, un pèlerinage et des prières sont organisés au tombeau de notre matriarche. Cependant, cette année, en raison de préoccupations sécuritaires, l’accès sera temporairement fermé. Malgré cela, une journée spéciale de diffusion en direct est prévue tout au long de la journée de célébration, directement depuis le site funéraire.
Lors de cette journée, les grands rabbins d’Israël et de nombreuses personnalités religieuses et publiques prendront la parole pour prononcer des paroles de émouna, de foi, et d’encouragement, face à la situation sécuritaire en Israël. Cette initiative vise à maintenir le lien spirituel et la tradition, même dans des circonstances exceptionnelles.
Rachel, encore aujourd’hui, prie et intervient pour ses enfants en danger de générations en générations.