fbpx
Rechercher
Les plus populaires

Friedl Brandeis, la guérison par l’art dans les camps Nazis

L’histoire méconnue et tragique des juifs de Libye

Maoris et judaïsme : entre mythe et réalités

Crise financière mondiale ? Un économiste influent a une solution : Le Jubilé biblique.

D’où vient l’alphabet hébreu ? Aux origines du Ktav Achouri

L’âme du Klezmer : des rues du Shtetl au renouveau international

Voyage à travers le temps : les synagogues oubliées du Moyen-Orient

Le prénom Moïse ou la patience à l’épreuve

Figures du judaïsme en Andalousie islamique : De Maïmonide à ha’Nagid…

La puissance du choix selon Anne Frank

Partager

Crise financière mondiale ? Un économiste influent a une solution : Le Jubilé biblique.

Depuis la Grande Crise de 1929, le monde moderne connait des crises financières de plus ou moins grande ampleur. La plus récente et l'une des plus puissantes d'entre elles, entamée dès 2006 par la crise dite des subprimes, s'est déroulée tout au long des années 2007-2008. Le même scénario se répète sous des formes diverses , mais se fonde essentiellement sur un excès massif d'endettement, au niveau des particuliers (incapables de rembourser leurs emprunts) comme des États, le tout agrémenté d'une bulle spéculative et d'une crise boursière d'une grande brutalité : il s'ensuit souvent une crise de liquidité, au niveau même de certains États, des faillites de banques et d'établissements financiers, des crises sociales, douloureuses et prolongées ainsi qu’un grand désarroi dans le monde des économistes. 
Le jubilé biblique et la crise financière mondiale

Comment, en effet, comprendre une telle instabilité ? 

Quelles erreurs ont-elles pu être commises, tant au niveau des politiques appliquées que des nombreuses théories économiques, supposées trouver et recommander les voies d’une économie stable et productrice de richesses ? 

Quels outils et quels modèles mathématiques mettre en avant pour garantir, dans le cadre du système capitaliste qui domine l’économie mondiale, une meilleure compréhension et une meilleure maîtrise des flux financiers et des systèmes de crédit qui en font la trame ?

 

À rebours des théories communément admises, David Graeber, intellectuel influent et volontiers iconoclaste, propose en 2011 une analyse dense et fouillée de la situation mondiale après la crise de 2008, dans son ouvrage Dette, 5 000 ans d’Histoire. Anthropologue et anarchiste américain, enseignant à la London School of Economics, précocement disparu le 2 septembre 2020, il était notamment connu pour son soutien aux causes altermondialistes. 

Pour lui, l’endettement est une construction sociale fondatrice du pouvoir dans les sociétés humaines : « Pendant des semaines, cette formule n’a cessé de me revenir à l’esprit. Pourquoi la dette ? D’où vient l’étrange puissance de ce concept ? Tous les États modernes sont bâtis sur le déficit budgétaire. La dette est devenue le problème central de la politique internationale. Mais nul ne semble savoir exactement ce qu’elle est, ni comment la penser […]. Nous en sommes au point où le Fonds Monétaire International lui-même, qui tente aujourd’hui de se repositionner en se présentant comme la conscience du capitalisme mondial, multiplie les mises en garde : si nous maintenons le cap actuel, il n’y aura probablement pas de renflouement la prochaine fois ; la population ne l’acceptera pas, donc tout va réellement s’écrouler […]. Il n’est sûrement pas anodin que même ceux qui s’estiment chargés de maintenir en marche le système économique mondial actuel, et qui, il y a seulement quelques années, agissaient comme s’ils étaient sûrs que ce système était là pour l’éternité, voient à présent l’apocalypse partout. » 

 

On ne peut donc faire l’impasse sur ce constat impressionnant : 

« Nous vivons aujourd’hui un moment historique vraiment particulier. La crise du crédit nous en a donné une illustration impressionnante : le capitalisme ne peut pas réellement fonctionner dans un monde où chacun croit qu’il est là pour toujours. »

C’est donc, au creux de ce moment historique, à un véritable branle-bas de combat qu’il se livre, afin de pouvoir sortir de l’engrenage maléfique qui nous conduit, dans l’inconscience des enjeux réels des événements internationaux, de crise en crise : 

« Pour commencer à nous libérer, la première chose à faire est de nous voir à nouveau en acteurs de l’histoire, capables de faire une différence dans le cours des événements mondiaux […]. Une chose est claire : des idées nouvelles ne pourront émerger que lorsque nous aurons jeté aux orties nombre de nos catégories de pensée familières ».

David Graeber, l’anarcho-communiste, en arrive alors à une conclusion radicale : la littérature économique orthodoxe nous a constamment incités à poser les mauvaises questions et à accepter des solutions sans issue. Un exemple magistral en est fourni par des auteurs tels que Niall Ferguson. Dans son ouvrage L’irrésistible Ascension de l’Argent, publié en 2009. Il peut avancer :

 

« La pauvreté ne résulte pas de l’exploitation des pauvres par des financiers rapaces, mais du manque d’institutions financières, de l’insuffisance d’établissements financiers et non de leur présence. Les emprunteurs n’échapperont aux griffes des usuriers qu’en ayant accès à des réseaux de crédit efficients. ». 

Ce qui permet à Graeber de faire le commentaire suivant : « Que dit vraiment Ferguson ici ? La pauvreté est due à un manque de crédit. C’est seulement si les pauvres industrieux ont accès à des prêts consentis par des banques stables et respectables… qu’ils pourront sortir de la pauvreté. Autrement dit, Ferguson ne se préoccupe pas du tout de la pauvreté, mais seulement de la pauvreté de certains, ceux qui sont industrieux… Et les pauvres non industrieux ? Ils peuvent aller au diable, je présume… ».

 

Pour lui, désormais, il est temps de prendre la mesure du tournant historique que nous vivons et de sortir de nos habitudes humaines, trop humaines. Il est temps d’envisager une société qui ne se fonde pas sur l’endettement. Ce qui l’amène à avancer cette option a priori étonnante sous sa plume :

« Dans la mesure où nous pouvons établir une relation quelconque avec l’Absolu, nous nous trouvons confrontés à un principe qui existe entièrement hors du temps ou du temps humain ; donc, comme l’avaient bien vu les théologiens du Moyen Âge, quand on traite avec l’Absolu, il ne peut y avoir aucune dette. »

 

Étrange vision, dans notre monde matérialiste, où une société juste, délivrée de la dette, ne peut se concevoir que dans un rapport avec ce que David Graeber nomme l’Absolu.

Or une société de ce type n’a pu historiquement exister que sous la forme biblique de l’année sabbatique et, plus encore, de l’institution du Yovel, le Jubilé !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Partager

A découvrir également sur Yedia

Whatsapp Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre groupe Whatsapp. Une diffusion quotidienne.

Newsletter Yedia

Vous souhaitez recevoir la newsletter mensuelle de Yedia avec l’ensemble des articles, podcasts, et vidéos du site. Inscrivez-vous ici sans plus attendre.

Facebook Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre communauté Instagram.

Youtube Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre groupe Whatsapp. Une diffusion quotidienne.

Spotify Yedia

Retrouvez tous nos podcasts sur Spotify.  Il suffit de vous abonner à notre chaîne pour les écouter directement.

Yedia est un média dédié au Judaïsme, à sa culture, son patrimoine, et à son identité. Grâce aux contributions de ses auteurs et producteurs de contenus, issus de tous horizons, il se veut le témoin de sa richesse, et de sa diversité.

Art et culture, langue et écriture, société, histoire, sciences, lifestyle, judaïsme, sont les thématiques qui traversent Yedia.
Articles, podcasts, vidéos, sont disponibles sur la plateforme et permettent à tous à tout moment de pouvoir accéder au contenu.
Enfin Yedia se veut ancré dans l’époque dont il est issu, voire même dans le futur. Une partie des contenus sont consultables dans un metaverse accessible depuis le site Yedia.
Dans un monde dans lequel le savoir se dilue plus rapidement que l’ignorance, nous pensons que la connaissance est faite pour être partagée…au plus grand nombre, à tous, sans distinction.

Partager sans distinguer, et distinguer la connaissance de la croyance, afin de la faire comprendre, simplement et au plus grand nombre.
Sans partage, il n’y a pas de lumière.


Et ce qui n’est pas éclairé, reste dans l’obscurité.

Newsletter

Abonnez vous à la Newsletter de Yedia

Il vous suffit de remplir le formulaire ci-dessous.

En savoir plus sur Yedia.org

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading