Faudra-t-il prendre systématiquement conseil auprès de notre entourage, lire des livres sur l’éducation, assister à des cours de coaching parental ou apprendre à écouter notre propre intuition ?
L’abondance d’informations disponibles
Dans la tradition, les mères se faisaient assister et conseiller par leur propre mère, leurs tantes, les femmes du voisinage.
La proximité géographique facilitait l’entraide si bien que l’expérience des anciennes donnait à la nouvelle maman le sentiment rassurant de bien faire.
Aujourd’hui, le village s’est agrandi et ce ne sont plus nécessairement les aînées qui conseillent la maman. De plus, l’entité « parent » s’est substituée à l’exclusivité maternelle avec le père qui participe davantage aux choix éducatifs.
De nos jours, les parents ont à leur disposition toutes sortes de conseils variés et accessibles facilement.
Famille, amis, mais aussi livres pédagogiques, cours et forums d’entraide permettent aux nouveaux parents de trouver des ressources nécessaires à l’éducation de leurs enfants.
Cela ne garantit pas qu’ils sauront s’y prendre avec leurs chères têtes blondes.
Avec l’émergence des smartphones, les réseaux sociaux sont devenus incontournables dans le quotidien des nouvelles générations de parents et jouent désormais un grand rôle dans leur vie.
Cela les influence, aussi, quant à leurs choix pédagogiques.
On pourrait se demander si le revers de cette abondance d’informations, de tous ces canaux disponibles ne produirait pas l’effet inverse en surchargeant de conseils contradictoires : les parents sont perdus…
Des courants d’éducations qui divergent
Ces dernières années, la notion « d’éducation positive » a été au cœur des débats avec ses injonctions à écouter les émotions des enfants, et à s’appuyer sur les découvertes récentes des neurosciences.
Les détracteurs de ces pédagogies dites « alternatives » nous affirment qu’au contraire, l’éducation traditionnelle est la seule qui fonctionne.
Ils soutiennent que le concept de « l’enfant roi » peut nuire à l’autorité parentale, que seule la relation verticale permettra au parent de transmettre de bonnes valeurs à l’enfant et que ce modèle a déjà montré son efficacité.
Devons-nous suivre un modèle qui a fait ses preuves ou un concept expérimental innovant ? Comment trouver l’équilibre?
L’inné et l’acquis dans le rôle parental : que dit la Torah ?
Dans son essai Parenthood: Natural and Redeemed, le rabbin Soloveitchik soulève le thème de l’évolution de la maternité dans la paracha Bereshit.
Il explique que les femmes ont un instinct maternel intuitif lorsqu’elles élèvent leurs enfants. Cela fait partie de leur constitution biologique.
Au commencement, la maternité était strictement biologique et ne constituait pas un projet pour le père, au-delà de la conception.
Le rabbin Soloveitchik ajoute que dans le judaïsme, les pères et les mères ont des rôles d’éducateurs différents. Le rôle du père est intellectuel tandis que celui de la mère est expérimental.
Chaque parent pourrait donc endosser le rôle vers lequel son instinct, son intuition l’entraîne.
Tenter un équilibre en écoutant son intuition
Il n’y a pas de solution idéale en matière de norme éducative, chaque parent possède en lui une petite voix qu’il écoute rarement et qui pourrait certainement lui donner une bonne orientation dans ses choix.
Cette petite voix qu’on n’entend pas, c’est notre intuition.
Cette conviction qui ne recourt pas au raisonnement, c’est elle qui nous connecte à plus grand que nous, l’originel, l’essentiel. C’est ce sixième sens qui nous fait nous sentir bien et entiers dans nos décisions.
Comme une mélodie interne qui déraille lorsque nous sentons que notre enfant ne devrait pas fréquenter cette nouvelle bande d’amis ou qui nous fredonne au contraire une belle chanson lorsque nous trouvons enfin la raison des pleurs de notre bébé.
Écouter son intuition parentale pourrait nous permettre de canaliser le bruit ambiant, se fier à nous-même et se faire confiance dans notre rôle de parent.
Nous sommes tous moins connectés à notre intuition en raison notamment de la pression professionnelle, logistique et économique que nous subissons au quotidien.
Ces contraintes nous empêchent souvent de prendre du recul sur l’éducation que nous voulons donner à nos enfants.
À chaque parent d’amorcer une réflexion sur ses intentions en matière d’éducation, à assumer sa propre façon d’éduquer en accord avec son intuition.
Sachons prendre ce qui nous correspond auprès de modèles externes sans peur de rejeter le reste.
L’éducation n’est pas une science exacte.
Celle que nous donnons à nos enfants ne sera jamais parfaite, mais plutôt perfectible au fur et à mesure du temps, de notre expérience éducative et de notre maturité.
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